JODOIGNE | Les participants ont accroché des vêtements d’enfants sous l’escalier de la Gadale, en signe de deuil et de protestation. Pour les organisateurs, ce drame est la conséquence de la criminalisation que subissent les migrants.
Il y a quelques jours, une trentaine de personnes, dont des membres de la plateforme citoyenne, se sont rassemblées sous l’escalier de la Gadale pour rendre un dernier hommage à Mawda, cette petite fille kurde de deux ans, tué par balle à l’issue d’une course-poursuite avec la police. «Notre objectif est à la fois de montrer notre soutien à cette famille, mais aussi d’envoyer un signal aux autorités fédérales pour leur montrer que nous ne sommes pas d’accord avec la manière dont sont traités les migrants», nous explique Bruno Duboisdenghien, le Jodoignois à l’initiative de l’action. «En tant que papa, je ne peux pas m’imaginer ce qu’ont vécu les parents de Mawda qui se sont fait menotter et emmenés alors que leur fille venait tout juste de mourir », ajoute-t-il.
Extrêmement touché par ce drame, il a donc organisé ce rassemblement citoyen avec le soutien de l’ASBL d’aide aux migrants «L’Hirondelle» de Perwez et l’AMO de Jodoigne. «C’était naturel de nous joindre à cette initiative étant donné que notre mission est de protéger les jeunes et les enfants en difficultés », précise Jacques Duchenne, le président de l’AMO. Pour Christophe Krirem de «l’Hirondelle», ce décès est la conséquence de la criminalisation que vivent les migrants: «Cette criminalisation ne fait qu’engendrer le rejet et les demandeurs d’asile le ressentent. Cela ne favorise pas leur intégration. Ce rassemblement est aussi un message pour eux, pour montrer qu’on les comprend et les soutient ».
Après le discours, une minute de silence a été observée par la foule qui a pu compter sur la participation du socialiste André Flahaut et de Mélanie Bertrand, conseillère écolo à Jodoigne. Des bougies et des dessins ont été déposés par les enfants présents aux côtés de leurs parents.«Il était important pour nous de venir avec eux et de leur expliquer, avec des mots simples, que ce n’est pas normal», nous a confié une maman. Comme l’avaient demandé les organisateurs, des vêtements d’enfants ont été symboliquement accrochés à une corde à linge: «Parce que Mawda ne portera jamais de vêtements dont la taille est plus grande que 104 cm».
Les organisateurs espèrent maintenant que cette action prendra de l’ampleur et se propagera à d’autres villes et sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Justice4Mawda.
Candice Denis
Vlan