STAVELOT | Ce vendredi 29 juin débute la 53e édition du festival Vacances Théâtre de Stavelot. Ode aux mots, thématiques ancrées dans le réel, mise en avant de jeunes auteurs… Serge Demoulin, directeur artistique, dévoile le programme.
Serge Demoulin, vous êtes directeur artistiques du festival Vacances Théâtre de Stavelot pour la seconde année. Quelles sont, selon vous, les particularités de cette 53e édition?
La nouveauté de cette année, c’est que nous avons trois stages, contre un seul l’an dernier: un stage «clown» (tout public), un stage «cirque» (8 à 13 ans) et un stage théâtre (12 à 18 ans). Ce travail sur les stages et la jeunesse nous a permis d’être reconnus par les pouvoirs publics dans le cadre d’un contrat-programme, ce qui nous permet de recevoir un subside, c’est une première et un beau gage de confiance. Ce qui est très chouette aussi cette année, c’est que nous avons quelques spectacles qui sont en début de tournée et qui ont très peu été vus dans la région. Nous avons également la chance d’accueillir deux spectacles issus de la Comédie-Française, qui ne tourne jamais normalement. Mais comme ce sont deux acteurs belges, ils ont accepté de se libérer pour les VTS.
Cette édition met à l’honneur les mots à travers le spectacle de Bernard Pivot, l’écrivain Louis Ferdinand Céline, mais aussi le poète Guillaume Apollinaire, figure bien connue à Stavelot. Vous teniez à mettre les mots en avant?
Ça, j’y ai veillé. Je suis moi-même acteur, écrivain et metteur en scène. C’est vrai que dans la programmation, outre «Voyage au bout de la nuit», on a aussi Caroline Lambert, une artiste de la région qui propose la création d’un texte à elle, Louis Jouvet, qui parle de création théâtrale, Raymond Devos qui est un grand jongleur de mots… Comment construit-on le réel avec les mots? Tout ça est illustré dans des spectacles forts qui constituent une programmation éclectique avec des pièces plus pointues et d’autres accessibles à un public plus large.
On y retrouve aussi des thématiques très proches des gens comme l’amour dans «Cherche l’amour», la parentalité avec «Les Petits Humains», la famille dans «Tabula rasa»… Est-ce important de montrer, au théâtre, des pièces dans lesquelles les spectateurs peuvent se retrouver?
C’est essentiel pour moi. Le théâtre, c’est un des derniers lieux où les humains se rencontrent en direct. Tous les spectacles qui me touchent personnellement sont des spectacles qui tentent de cerner notre humanité, de la raconter au mieux possible avec sincérité, en évitant la prétention et la provocation gratuite. Ce qui me touche, c’est ce qui nous permet de narrer notre humanité pendant et à l’issue du spectacle, dans les échanges que les spectateurs ont entre eux.
Vous accueillez à Stavelot des figures connues comme Michel Boujenah, Bernard Pivot, Myriam Leroy, mais vous mettez aussi en avant de jeunes talents. C’est une volonté de leur donner leur chance?
Je dirais plutôt qu’on leur permet de mettre le pied à l’étrier. Je suis professeur au Conservatoire de Bruxelles et je trouve que c’est important que des acteurs qui sont encore aux études puissent jouer dans un festival professionnel parce que le futur du théâtre, c’est eux. Cette année, nous avons la chance d’avoir aussi des jeunes du Conservatoire de Liège le même jour, ça va leur permettre de se rencontrer et, pourquoi pas, de créer des choses par la suite. En participant aux VTS, les jeunes se rendent compte que c’est possible de réussir, qu’il n’y a pas de frontière bien nette entre les études et la profession. Jouer dans des conditions pros, ça leur permet de nourrir leur saine ambition. Sans oublier qu’ils vont également pouvoir rencontrer un vrai public.
Élodie Christophe
Programme complet et réservations: www.festival-vts.net
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