SAINT-GILLES | Ancien capitaine de l’équipe première, puis administrateur de l’école des jeunes de l’Union, Roger Henuset dénonce l’attitude hautaine et méprisante d’Achaoui venu pour y vérifier les comptes et finalement s’y rémunérer.
L’école des jeunes (EDJ) de l’Union Saint-Gilloise a été créée sous forme d’asbl en 1994. L’équipe première du club de football n’évoluait alors qu’en division III amateurs. Elle accueillait à peine une centaine de jeunes avec seulement une équipe par catégorie d’âge. Le seul défi consistait à essayer d’avoir, chaque week-end de match, des équipes de onze joueurs complètes. Les administrateurs étaient bénévoles, ne se payaient même pas les frais de déplacement et cherchaient surtout à donner un sens à la formation sportive des jeunes, mais aussi éducative et sociale (en organisant notamment une école de devoirs et des projets éducatifs avec des parents). Longtemps, l’EDJ de l’Union était celle qui avait les cotisations annuelles les plus basses de Belgique (en dessous de 300 € au lieu de plus de 500 € ailleurs) tout en proposant trois entraînements et un match par semaine.
Envoi de ‘Nettoyeurs’
Avec la montée de l’équipe première en D1B, la fréquentation de l’EDJ connait une hausse d’affiliation (plus de 500 jeunes) et des politiques entrent dans son conseil d’administration. Mais aussi des ‘nettoyeurs’, comme aime à se qualifier lui-même Roger Henuset, ancien capitaine de l’équipe première (de 1994 à 2001) et recruteur pour l’AC Milan. « En juin 2013, je suis devenu administrateur-délégué de l’EDJ suite aux demandes répétées de Charles Picqué. J’étais bénévole et ma mission consistait surtout à liquider le comité existant dont on m’avait dressé le pire tableau. Mais très vite, je me suis rendu compte que cette équipe tenait la baraque, était solide et tout le temps sur le terrain. Cela m’a plu et je les ai soutenus. Mon parti-pris n’a pas plu.» Début 2017, l’échevine Cathy Marcus a envoyé Achaoui (depuis, devenu échevin PS à Molenbeek) afin qu’il fasse un audit financier et détecte des erreurs de gestion. « S’il n’a rien trouvé, car les comptes étaient tenus par un expert-fiscaliste, il est resté et a pourri l’ambiance par son attitude hautaine et méprisante. J’ai évoqué la situation à Picqué et Marcus qui n’ont pas réagi. Pour sa part, la direction du club était embêtée du fait que le gars était imposé par le politique. C’est pour ne pas être complice de ce qu’il mettait en place que j’ai préféré me retirer complètement de cette EDJ. Par la suite, j’ai appris qu’il y a tué la motivation de nombreux travailleurs et bénévoles et engendré des burn-out et congés maladies. »
Pour rappel, en début d’année, des révélations ont également permis de découvrir qu’Abdellah Achaoui, devenu administrateur-délégué et président de l’EDJ (normalement à titre de bénévole), s’y attribuait une rémunération de 500€/mois ainsi que des frais de consultance pour 1.200 euros/mois (en complément de ses rémunérations d’échevin).
Julien SEMNINCKX
Vlan