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Sans rentrer dans une grande réflexion philosophique, on peut considérer que, de manière générale, l’être humain a, par nature, besoin d’avancer. Qu’il s’agisse d’évolution salariale, de confort de vie, de réalisation de soi ou d’intégration, nous cherchons, pour la plupart, à évoluer tout au long de notre existence.
Ce concept est peut-être encore plus crucial aujourd’hui que par le passé, à l’heure de la mobilité professionnelle, et de l’allongement des carrières où l’on prédit que les salariés de demain devront changer, en moyenne, 13 fois d’emploi dans leur vie. Dans ce contexte, l’enseignement de promotion sociale (EPS) est un moyen efficace pouvant rencontrer notre mobilité professionnelle et nos aspirations d’ascension sociale.
L’Institut Saint-Laurent de promotion sociale (ISL) vient de fêter ses 100 ans. Le secteur originel de formation de l’ISL est l’électromécanique. Si ce secteur est encore très présent aujourd’hui à l’ISL, d’autres secteurs ont été développés au cours du temps (www.isl.be). Son offre de formation est bien en adéquation avec les besoins sociétaux actuels. De plus, l’ISL s’appuie sur une réelle volonté d’intégration permettant à chaque étudiant de trouver sa place au sein de l’école quels que soient son origine et son parcours de vie.
Parcours peu commun d’un ancien étudiant de l’Institut Saint-Laurent
Azim Reisi, Iranien arrivé en Belgique en 2003 à l’âge de 21 ans et fraîchement diplômé de l’ISL: «Master- Ingénieur en électromécanique»
Sans papier, Azim se présente au C.G.R.A. le Commissariat Général au Réfugiés et Apatrides afin de régulariser sa situation. Alors qu’il attend d’être fixé sur son sort, il entend parler de l’offre de formation technique de Saint-Laurent secondaire (ISLLg).
«Je me suis dit que c’était un bon moyen d’intégration et que ça me permettrait d’apprendre le français.»
Azim retrouve donc les bancs de l’école et intègre, en janvier 2003, la 5e année secondaire à Saint-Laurent, ce qui, en terme de niveau, correspond plus ou moins à son diplôme iranien.
«Cela a vraiment été difficile, surtout à cause de la barrière de la langue, heureusement, j’avais de très bonnes bases techniques notamment en soudage, évidemment, mais aussi en dessin assisté par ordinateur, ce qui m’a fortement aidé»
Azim s’accroche et ne lâche rien jusqu’en 2006, son année charnière. L’année où il se verra enfin octroyé un titre de séjour provisoire.
«J’étais conscient de la chance qui était la mienne: j’avais du travail, je gagnais ma vie, je pouvais subvenir aux besoins de ma famille qui comptait sur moi mais… mais j’avais envie de progresser. J’en voulais, je rêvais de plus haut, de plus loin… et puis un jour, on m’a dit que, à l’Institut Saint-Laurent de promotion sociale (ISL), on pouvait faire un bachelier en électromécanique en cours du soir. J’en ai discuté avec mon patron, parce que cela nécessitait d’aménager mes horaires de travail et, là encore, la chance a été au rendez-vous, il a été très soutenant et m’a dit: vas-y fonce! Alors, j’ai foncé.»
Trois ans durant, Azim va cumuler son boulot de soudeur le jour et ses études en soirée, et en 2012 il est diplômé bachelier en électromécanique.
Mais Azim rêve de master. Malheureusement, il n’a pas le niveau en math pour ce cursus. Qu’à cela ne tienne, Azim va suivre à l’ISL une année spéciale math préparatoire à l’ingéniorat…
«Si je pouvais me permettre de donner un conseil aux jeunes, ce serait d’y croire, de ne jamais lâcher le morceau, et qu’à force de travail, c’est possible!»
Azim Reisi a été proclamé «Master – Ingénieur en électromécanique» en décembre 2019 à l’ISL et est aujourd’hui Project Manager au sein de la société ARTILIEGE.
Vlan