Ciné-rencontre : «La forêt de mon père»

ARTICLES JOURNAL VLAN  mercredi 26 février 2020 Vlan

STAVELOT | Une soirée cinéma-rencontre avec la projection du Film «La forêt de mon père» suivie d’une rencontre avec la réalisatrice Vero Cratzborn et d’autres intervenants du secteur de la santé mentale.

Une soirée qui mettra à l’honneur le talent de Vero Cratzborn, une réalisatrice originaire de Baelen qui a écrit et réalisé plusieurs documentaires mais aussi des courts métrages diffusés à la télévision et présentés dans de nombreux festivals francophones et étrangers.

«La forêt de mon père» est son premier long métrage de fiction. Ce film c’est avant tout une histoire personnelle pour Véro «J’ai grandi dans ce qu’on appelle la folie, ce mal étrange dont a toujours souffert mon père. La folie, c’était ma normalité.» L’occasion à travers cette rencontre d’aborder le délicat sujet de la maladie mentale et de la frontière parfois mince entre folie et normalité.

Le pitch du film: Gina, 15 ans, grandit dans une famille aimante en lisière de forêt. Elle admire son père Jimmy, imprévisible et fantasque dont elle est prête à pardonner tous les excès. Jusqu’au jour où la situation devient intenable: Jimmy bascule et le fragile équilibre familial est rompu. Dans l’incompréhension et la révolte, Gina s’allie avec un adolescent de son quartier pour sauver son père.

La genèse du film d’après Vero Cratzborn:

J’ai grandi dans ce qu’on appelle la folie, ce mal étrange dont a toujours souffert mon père. La folie, c’était ma normalité. L’histoire de ce film vient de la prise de conscience de cette frontière normalité/folie que peu à peu j’ai appréhendé en grandissant. Ce moment où gamine, je m’aperçois que les choses ne sont pas si normales que ça. Il y a donc au départ mon vécu personnel.

C’est dans le cadre de l’Atelier Scénario de la Fémis que j’ai commencé à l’écrire en tant que fiction et en tant que proposition de cinéma. J’ai écrit seule une première version avec laquelle j’ai obtenu l’aide à la réécriture du CNC et la Bourse Beaumarchais-Sacd. Ensuite, le processus s’est poursuivi avec des étapes successives où Eve Deboise puis François Verjans ont collaboré avec moi.

Ne pas écrire seule m’a aidée à aller vers une dimension plus universelle.

Durant deux ans, j’ai travaillé avec des soignants et des soignés au sein de trois hôpitaux de jour de grands établissements psychiatriques. Nous avons fabriqué des courts métrages de fiction dans le cadre de résidences artistiques.

Dans l’intime, j’allais rendre visite à l’hôpital en tant que fille de mon père malade. Pendant l’écriture du scénario, je revenais dans une institution comme artiste, ce qui m’a apporté contre-point et recul. J’ai pu m’inspirer de l’aide des consultant.e.s au long cours: une psychiatre, une psychologue et un infirmier en psychiatrie.

Jeudi 12 mars à 19h30 au Ciné Versailles à Stavelot.

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