MALMEDY |
Le début proprement-dit du carnaval malmédien, c’est la Grosse Police qui en donne le signal. Une belle équipe d’hommes, dont le costume en impose, et qui – en plus- détiennent un canon. Frédéric Gotzen est leur «chef» pour la dernière fois cette année. Ses «lieutenants» s’appellent Patrick Gillessen, Sandro Hermann, Eric Legros, Steve Servais, Jean-Pierre Siquet et Dimitri Waty. Sur la photo ils sont accompagnés par Thomas Piette (rôleur) et par Fabien Marichal, le président de la Royale Malmédienne. Car c’est la Malmédienne qui a le droit de nommer la Grosse Police, tout comme elle nomme le Trouv’lê et les Djoupsènes.
D’où lui vient ce privilège? Cela remonte aux débuts des sociétés malmédiennes, au 19e siècle, quand le carnaval ne commençait que le dimanche (le samedi n’était pas un jour férié). La Malmédienne (fondée en 1866) n’est pas la plus vieille société malmédienne, mais c’est la seule qui, la première à cette époque-là, a osé à sortir dès le samedi. Ce qui lui a valu le droit de nommer ces quelques personnages-clé du cwarmê.
Mais jouer la Grosse Police n’est pas vraiment à la portée de tout le monde. Il y a un canon à pousser, et une lourde cloche (le clabot) à faire retentir. Et ce, pendant des kilomètres, samedi matin, durant le tour de la ville. C’est à elle d’annoncer le début des festivités carnavalesques aux quatre coins de la ville, par un «C’mand do l’Grosse Police», un petit discours en wallon. Cette année, le «C’mand» (commandement) est l’œuvre de Philippe Lemaire (l’ex-directeur de la clinique, actuellement retraité). «Un très beau c’mand», se réjouit Pierre Etienne, auteur lui aussi de c’mand, qui en a fait pendant 18 ans.
Les autres jours du carnaval, la Grosse Police (Frédéric Gotzen) participe aux manifestations, en les accompagnant par un cordial et joyeux coup de clabot. Elle va chercher le Trouv’lê (le personnage principal du cwarmê) à son domicile et le conduit en ville, elle l’accompagne en tête de cortège, elle annonce l’entrée des invités lors des autres cérémonies, tout comme elle souligne les bon jeux de mots qui s’échangent lors de la réception du Trouv’lê… Mis bout à bout, ça en fait des muscles au bras, tous ces coups de clabot (il a presque 3 kg, le clabot!). A partir de l’année prochaine, d’autres bras vigoureux vont prendre la relève: la Grosse Police, comme le Trouv’lê, change tous les 2 ans.
Valéria Heinen
Vlan