MALMEDY |
Fini les années où les Longs Nés n’étaient qu’une centaine de groupes tout au plus. A présent leur nombre a littéralement explosé: ils étaient 146 groupes l’an passé (soit 1066 Longs Nés), et ils sont 164 groupes cette année, soit… 1195 personnes déguisés en Longs Nés. Avec cet effectif digne d’une armée, il devient clair que tout spectateur du cwarmê a de bonnes chances de se faire «attraper»: bonjour les courses-poursuites et les diverses «acrobaties» improbables exécutées au milieu de la foule. Rappelons que la particularité de ces masques est d’imiter les gestes et mouvements de la victime qu’ils ont choisie, jusqu’à ce que celle-ci consente à… leur offrir un verre. En connaissance de cause, pour essayer de s’échapper, la victime ne se laissera pas faire sans réagir: course, exercices physiques rebutants et autres manœuvres, elle donnera du fil à retordre aux Longs Nés, qui doivent imiter tout dans les moindres détails. Comme ça, au moins ils auront mérité leur verre! Ce jeu, c’est toute la beauté de ce masque, tant que cela reste dans des limites polies et raisonnables. Et parfois, la réciprocité est aussi de mise: une fois qu’ils ont eu leur «butin» (le verre), certains Longs Nés font preuve de fair-play et offrent eux aussi un verre à leur victime. Véritables moments de convivialité!
Il ne reste pas moins vrai que si le nombre de Longs Nés continue à croître chaque année dans ces proportions, cela crée un déséquilibre par rapport au nombre de spectateurs, et cela peut devenir abusif. C’est ce que les organisateurs veulent éviter. On réfléchit donc à des idées, des alternatives à proposer, dès l’année prochaine, aux mordus de ce masque. «On essaiera de les motiver dans d’autres directions, par exemple à la construction d’un char allégorique, ou vers de petits rôles… et s’il faut, on réduira aussi la période des inscriptions, ou peut-être même on durcira les règles», explique Magali Sante, de Malmundarium.
Cette année, on espère que les 1195 Longs Nés inscrits sauront respecter le digne principe du cwarmê qui dit que «le carnavalisant éclairé n’agresse pas le visiteur, il s’exprime toujours poliment, sans la moindre vulgarité». Bonne chance aux Longs Nés et aux «victimes» aussi!
Valéria Heinen
Vlan