CENTRE-VILLE | Autour de la Grand-Place, certains commerces envahissent trop l’espace public et ne respectent pas les règles urbanistiques.
La Grand-Place et ses alentours sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Et cela, depuis plus de vingt ans. Un privilège qui est assorti de conditions, notamment en terme urbanistique. Des règles bien strictes, à respecter sous peine ultime de ses voir retirer ce label par l’Unesco. Elles concernent les propriétaires de bâtiments qui ne peuvent les rénover comme ils l’entendent, mais aussi les occupants des lieux. Et parmi ceux-ci, les commerçants. Sauf qu’à Bruxelles, rien ne se fait comme ailleurs. Cela fait plusieurs années que les magasins de souvenirs (gifts-shops) s’y multiplient et ne respectent ni la règlementation en place, ni les commerces alentours. «Ils accrochent des textiles et autres objets sur les façades en pierre ou en briques qui sont percées de clous et de vis», déplorent Henry de Giey et Antoine Akayyan, respectivement présidents des associations de commerçants Saint-Jacques (autour de Manneken-Pis) et Grand-Place (depuis la gare Centrale). «Cela endommage non seulement les façades, mais cache les devantures des autres commerçants et s’avère particulièrement inesthétique».
Infractions urbanistiques
Il ne s’agit pas des seules infractions urbanistiques relevées puisque ces gifts-shops, qui ont souvent les mêmes propriétaires, posent des tourniquets devant leur devanture. Une pratique de vente à rue qui empiète sur la circulation des piétons mais qui est surtout interdite en zone Unesco (sauf autorisation spéciale pour des cartes postales). «Cela fait 15 ans que ça dure, qu’on se plaint, mais on est balloté entre échevin du Commerce et de l’Urbanisme qui se renvoient sans cesse la balle.»
Au cabinet de l’échevine de l’Urbanisme Ans Persoons (sp.a), il a fallu 8 jours (et plusieurs rappels) pour recevoir la réponse «Nous évaluons l’opportunité d’émettre des suggestions à l’attention du secrétaire d’État Pascal Smet en charge de l’Urbanisme afin de modifier l’ordonnance régionale relative au changement d’utilisation. Pour l’instant, rien ne permet de distinguer les giftshops d’un commerce de proximité.».
Quant au nouvel échevin du Commerce Fabian Maingain (DéFI), celui-ci signale (après rappel) que «des opérations de contrôles sont menées avec des sanctions administratives à la clé assorties d’un montant (de 150 à 350 euros). Les contrôles seront renforcés et on procèdera à des saisies si les infractions persistent.» Des chiffres avaient été promis sur le nombre de contrôles et les sanctions, on les attend toujours.
Julien SEMNINCKX
Vlan